Dossier sur les retraites

La retraite en France de nos jours

  • Qu'est que la retraite ?

  • Définition : Action de se retirer de la vie active, d'abandonner ses fonctions ; état de quelqu'un qui a cessé ses activités professionnelles : Prendre sa retraite.





Comment calculer son âge de départ à la retraite ?

Le calcul de votre pension de retraite dépend de trois principaux facteurs.
1. Les régimes dont vous avez dépendu

En règle générale, vous cotisez au moins à deux régimes en même temps : un régime de base et un régime complémentaire.
Les régimes de base fonctionnent pour la plupart sur la durée pendant laquelle vous avez cotisé (en trimestres) et dans une certaine mesure, des revenus perçus pendant la vie active.
Les régimes complémentaires fonctionnent en points. Vos cotisations sont converties en points ; au moment de la retraite, l’ensemble des points est à son tour converti en pension mensuelle. Celle-ci est donc directement proportionnelle aux revenus perçus pendant la vie active.

2. La durée d’assurance

Pour obtenir la meilleure pension possible dans l’ensemble de vos régimes de retraites, vous devez avoir cotisé pendant une durée minimale : de 160 à 166 trimestres, suivant votre année de naissance. 
Si vous souhaitez prendre votre retraite et qu’il vous manque des trimestres par rapport à cette durée de référence, votre pension de base est réduite de deux manières :
  • elle est calculée au pro-rata de votre durée d'assurance effective : par exemple, si vous totalisez 150 trimestres et deviez en valider 165, votre pension de base sera multipliée par 150/165.
  • elle est en plus réduite d’un certain pourcentage, que l’on appelle « décote » dans le régime général. Dans ce cas, le plus souvent, la pension complémentaire est également diminuée.
Dans le cas contraire la « décote » ne s'applique pas si vous avez cotisé le nombre de trimestre demandés.

3. Le montant des rémunérations perçues au cours de la carrière

Pour les salariés du privé, les artisans et les commerçants, la retraite de base est calculée à partir de la moyenne des 25 meilleures années de revenu, dans la limite du plafond de la Sécurité sociale. Pour un assuré qui a validé tous ses trimestres, la pension de base s’élève à 50% de cette moyenne.

A quel âge ?
L’âge minimum légal pour partir à la retraite est aujourd’hui le même dans la plupart des régimes : entre 60 et 62 ans selon l’année de naissance. A partir de la génération née en 1955, cet âge est fixé à 62 ans.
Certaines personnes peuvent partir plus tôt, à certaines conditions (carrière longue, handicap, assurés de certains régimes).



Pourquoi une réforme des retraites ? 

A) Un système en déséquilibre
Pourquoi le système est-il en déséquilibre ?
Chaque année, près de 800 000 Français partent à la retraite et ce chiffre ne cesse d’augmenter pour deux raisons démographiques (arrivée à la retraite de la génération du baby boom et allongement de l’espérance de vie). En France, la moyenne est de 2 enfants par femme contre 1,6 en moyenne dans les 27 autres pays de l’Union Européenne.
Si nous n’agissons pas, le déficit des retraites qui est aujourd’hui de 14 milliards d’euros, s’élèvera à 21 milliards en 2020 et 27 milliards en 2040.

L’arrivée à l’âge de départ en retraite de la génération du « baby-boom »

Le baby-boom, c’est la période de forte natalité qui s’est étendue de la fin des années 1940 au début des années 1970. Les générations nées pendant ces années-là arrivent à la retraite depuis 2000-2005. Jusqu’en 2035, les régimes de retraites vont donc faire face à des charges plus élevées puisque dans notre système par répartition, ce sont les générations au travail qui financent les pensions des retraités. Le ratio actif/retraité est donc crucial.
L’effet du baby-boom est contrebalancé, sur le long terme, par le niveau de la fécondité. Si la fécondité se maintient durablement à ce niveau, chaque génération financera un nombre à peu près égal de retraités ; ce nombre n’augmentera que sous l’effet de l’allongement de l’espérance de vie.

L’allongement de l’espérance de vie

Entre 1994 et 2010, les hommes ont gagné, en espérance de vie, 4 années (à 77,5 ans), et les femmes 2,6 années (à 84,4 ans). Un homme atteignant 60 ans en 2010 pouvait espérer vivre encore en moyenne 21,8 ans, soit 1,8 an de plus qu’en 1994 ; une femme, 26,8 ans, soit 1,8 an de plus qu’en 1994.

Espérance de vie moyenne à la naissance :Projections 2010-2050

B) Un système inégalitaire

L’inégalité hommes-femmes :

En 2011, les femmes retraitées percevaient une pension moyenne de 932€, contre 1603€ pour les hommes. Pourquoi ? Une partie importante de l’explication vient du marché du travail.
  • Elles perçoivent encore des rémunérations plus basses (en moyenne de 25% inférieures) ;
  • Elles occupent à 62% les emplois moins qualifiés
  • Elles subissent trois fois plus que les hommes les situations de temps partiel
  • Elles ont des carrières plus heurtées, avec davantage d’interruptions : elles valident en moyenne 20 trimestres de moins que les hommes.
Les avantages familiaux contrebalancent en partie ces inégalités : trimestres gratuits pour accouchement, pour éducation, assurance vieillesse des parents au foyer, majorations pour les parents de plus de trois enfants. Mais :
  • Ces avantages varient d’un régime à l’autre ;
  • Ils favorisent souvent d'avantage… les hommes !
Comment se répercutent ces constats sur la retraite ?

La pénibilité

A 35 ans, l’espérance de vie d’un ouvrier est de 6 ans inférieure à celle d’un cadre. Cet écart atteint 10 ans concernant l’espérance de vie en bonne santé. La pénibilité au travail explique en partie ces inégalités entre les salariés et n’a jusqu’ici pas été prise en compte dans notre système de retraites.

La retraite en quelques chiffres :








Qu'apporte cette nouvelle réforme ? 

Une nouvelle réforme des retraites qui se veut plus juste. Les principales mesures du projet de réforme des retraites de 2013 :






1 - Une hausse des cotisations salariales et patronales
Cette hausse de 0,3 point, étalée jusqu'en 2017, concernerait les entreprises et les salariés. Elle devrait 
rapporter 4,4 milliards d'euros en 2020. Pour les entreprises, cette hausse devrait être compensée 
ultérieurement par une baisse des charges. Pour les salariés au SMIC, elle réduirait leur pouvoir 
d'achat de 4,5 € par mois. Ce mode de financement ne ferait participer ni les détenteurs des capitaux, 
ni les actuels retraités qui ont bénéficié d’un calcul de leur pension de retraite plus avantageux que 
celui imposé aux générations futures. Un financement par une augmentation de la CSG, calculée sur 
une base fiscale plus large que les cotisations salariales et patronales, serait plus juste. 

2 - Une augmentation de la durée de cotisation
À partir de 2020, la durée de cotisation pour partir à la retraite sans décote augmenterait d'un trimestre 
tous les trois ans. La durée de la cotisation passerait ainsi à 41 ans et trois trimestres pour la 
génération née en 1958 à 43 ans pour celle née en 1975. L'économie attendue est de 2,7 milliards. 
Compte tenu du faible taux d’activité des actifs âgés, cette disposition aboutirait à substituer des 
chômeurs à des retraités et/ou à réduire le niveau moyen des pensions de ceux qui partiraient avec 
décote. La mesure serait aussi injuste eu égard aux différences d'espérance de vie (EV) et d'EVBS 
selon les catégories sociales (voir article).

3 - La fiscalisation des bonus de pension
La majoration de 10% de pension réservée aux parents de trois enfants serait imposable dès 2014. 
L'économie attendue est de 1,2 milliard. Cette mesure reviendrait à supprimer une niche fiscale qui 
profite davantage aux pensionnés les plus aisés. Mais cette mesure diminuerait aussi les petites 
pensions, spécifiquement celles des femmes retraitées. Le rapport Moreau proposait, outre la 
fiscalisation, une décision plus juste : le versement d'un forfait par enfant quel que soit le niveau de la 
retraite.

4 - La création d’un compte pénibilité
Les salariés du privé soumis à des conditions de travail pénible devraient bénéficier d'un compte 
pénibilité. Chaque trimestre travaillé dans une des conditions dites pénibles (travail de nuit, répétitif, 
manutention de charges lourdes etc.) apporterait un point. Dix points apporteraient un trimestre de 
cotisation supplémentaire. Deux facteurs de pénibilité seraient cumulables mais le salarié ne pourrait
pas disposer de plus de 100 points et 20 points seraient obligatoirement consacrés à la formation. 
Avec les 80 points restants, un salarié ne pourrait pas bénéficier de plus de 2 années de réduction de 
sa durée d'assurance, ce qui, à terme, réduirait pour celui-ci l'effet négatif de l’allongement de la
durée de cotisation à 43 ans. Faute d'être rétroactive, les effets de cette mesure ne s’appliqueraient que 
lentement. Un salarié sur cinq devrait en bénéficier. Le coût, supporté par une contribution spécifique 
des entreprises, est estimé à 500 millions par an en 2020 et 2 milliards en 2030.

5 – L’abaissement du minimum contributif pour valider un trimestre d'activité
Actuellement, pour valider un trimestre, un salarié doit travailler l'équivalent de 200 heures payées au 
Smic. À partir de 2014, ce seuil serait abaissé à 150 heures au Smic, soit environ 1100 euros par 
trimestre. Cette mesure bénéficierait à certains apprentis et aux salariés à temps partiel, 
spécifiquement les femmes. L'ensemble des congés maternité serait également cotisé. Cette mesure, 
favorable aux pensions de retraite les plus faibles, serait conforme au principe de solidarité
sources : 

BFMTV
INSEE


Grégoire Chappotteau et Ambrine Ayata pour The-NDnews Production








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